Le Sarko show
Lundi soir (21/01/08), Sarko a effectué son premier déplacement en banlieue parisienne en faisant escale à Sartrouville (seconde ville des Yvelines). Il y a longuement abordé les questions de l'emploi, de la formation... avec des jeunes des quartiers.
Enfin ça, c'est le discours officiel. Parce que dans la réalité, le président s'est contenté d'un échange verbal devant la gare avant de visiter le commissariat du centre-ville, en profitant au passage pour féliciter une cinquantaine de policiers pour leurs résultats de l'an dernier concernant la lutte contre la délinquance.
Personnellement je n'en n'ai pas vu les effets en passant devant la vitrine fracassée de la pharmacie ce matin... Le truc en fait, c'est qu'il y a deux Sartrouville :
- Celui visité par Sarko, dans le centre-ville, une zone commerciale et pavillonnaire, dotée d'une médiathèque flambant neuve. On est loin de la population ayant souhaité s'entretenir avec le président.
- Et de l'autre, il y a le Sartrouville du plateau, celui des tours de béton, de la poste centrale tellement délabrée que vous ne savez même pas dans quelle fente glisser votre courrier si vous n'êtes pas du quartier, celui de la bibliothèque annexe qui sert de garderie le mercredi après-midi pour les parents qui y laissent seuls leurs enfants pendant des heures (j'y ai taffé, je peux en parler...), celui des bagnoles qui crâment les jours de fête, celui des jeunes qui attendaient que Sarko daigne venir vers eux.
Mais venant d'un Sarko davantage "People" que "peuple", que pouvait-on espérer de plus ? Si ce n'est une sortie présidentielle ayant un tout autre visage pour la première visite en banlieue du président depuis le 13 avril dernier à Meaux. Qu'importe, le centre-ville ne fait pas de vagues, et les médias se sont régalés. Le Sarko show continue...
(Photo : Source AFP - LIBERATION.FR : lundi 21 janvier 2008)
On termine avec un article paru dans Marianne dans son numéro du 5 au 11 janvier 2008 (un des seuls journaux français ayant encore un minimum de liberté d'expression soit dit en passant...) :
Divine surprise : Couvert par le bruit des réacteurs du Falcon qui a emmené le président en Egypte, le discours de Sarkozy au vatican comportait pourtant une phrase historique : "Dans la transmission des valeurs, l'instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, parce qu'il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d'un engagement porté par l'espérance." Benoît XVI et ses prélats n'osaient rêver d'une telle déclaration. C'est la première fois, depuis Jules Ferry, qu'un représentant de la République française envisage de rétablir la prééminence du curé sur l'instituteur laïc.
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